Meuf, qui es-tu ?

Je m’appelle Sarah Alibert et je travaille dans l’audiovisuel.

 

  Et plus précisément, tu fais quoi dans l’audiovisuel ?

Je produis des films pour la muséographie, donc des documentaires ou des installations immersives pour faire découvrir des sujets scientifiques, historiques ou culturels aux publics des musées.

J’enseigne par ailleurs la communication culturelle et la conception-rédaction à des étudiants. Le cinéma est une reconversion, avant je travaillais dans la communication politique / publique, donc mes cours sont au croisement de ces deux “casquettes” pro.

 

  As-tu un motto ou une philosophie ?

J’aime bien le « Done is better than perfect ». L’idée que c’est l’agir, le faire, qui sont les bons “guides”. Pas la perfection ou le fantasme de ce qui “pourrait être”. Même si forcément réfléchir et se questionner longtemps, rêver en amont, cela fait aussi partie du processus. Et j’adore ausi ! L’un ne va pas sans l’autre…je n’aime pas opposer action/réflexion. Mais je me rends quand même compte – en faisant beaucoup de trucs dans la vie  (!) – que plus j’applique cette idée, plus j’avance de manière créative et sereine dans mes projets. ça enlève la pression, c’est assez libérateur de se dire « allez allez, on avance et on fait du mieux qu’on peut, maintenant”. Au fond y’a que ça de vrai et de juste : ce qui est fait, maintenant, de son mieux.

 

  Quels sont tes SuperPouvoirs ?

Superpouvoirs ?! Ahah bonne question ! J’aime bien raconter des histoires, et je crois que je ne suis pas trop mauvaise là-dedans! Ecrire, mettre en mot, en dramaturgie, en récit…

Cela se retrouve dans mon boulot dans l’audiovisuel, cela se retrouve dans les ateliers d’écriture que je pilote avec mes étudiants, dans ce que j’ai pu créer aussi dans les évènements culturels ou artistiques que j’organise à titre bénévole, notamment avec les Wondermeufs… Le fait de mettre en narration, je trouve que c’est ce qui donne du charme, un sens, de la philosophie au monde. Cela permet aussi de ne pas être toujours sur le premier degré. J’aime beaucoup l’absurde, le surréalisme et la poésie..mettre à distance le monde, ou soi, par l’écriture, pour mieux en sentir l’essence, l’essentiel. Et du coup raconter des histoires, même si c’est dans une approche documentaire, c’est un truc qui me touche et me parle beaucoup. Au fond le monde est une grand histoire, “un mythe” comme dit Jodorowsky! J’essaie de développer ce super pouvoir en tous cas !

 

  Dans 5 ans tu te vois où et comment ?

(Rires) Impossible pour moi de répondre à cette question ! Je me vois bien, heureuse, parce que je vois que plus je vieillis, plus chaque année est une année qui m’amène vers un plus de bonheur et de choix de vie consciente, et c’est cool de vieillir pour ça!  Mais précisément franchement je ne sais pas. Je crois que je n’ai pas envie de m’en faire une image ou idée trop arrêtée en plus. J’ai des envies mais je me laisse aussi porter par la vie, par différentes énergies, projets, rencontres qui adviennent au quotidien, et c’est très bien comme ça, pour moi !

 

  Si tu étais un animal tu serais ?

Je suis sagittaire, et son symbole me plait bien..! Du coup peut-être un hybride humain-animal, qui galope avec ses pattes bien ancrées et qui en même temps vise des choses au loin avec sa flèche, mélange de vision et d’action ! ah ah ! La meuf qui s’aime quoi en fait, voilà ! (rires)

 

  Quelle est la dernière œuvre (film, spectacle, lecture…) qui t’a marquée et pourquoi ?

La dernière œuvre qui m’a beaucoup touché c’est le spectacle « Seuls » de WAJDI MOUAWAD, qui jouait au Théâtre Molière à Sète, c’est un auteur-comédien-metteur en scène de grand talent, il fait tout, et sa pièce m’a vraiment bouleversée sur des aspects très sensibles et politiques en même temps. C’est pas très original, le mec est une star du théâtre, mais cela reste quelqu’un de brillant et j’ai hâte de voir ses prochaines créations.

 

  Si tu pouvais être quelqu’un d’autre le temps d’une journée, qui aimerais-tu être ?

Un mec ? Juste pour voir! (rires) 

Ou  une meuf qui fait des expéditions sportives de ouf.

 

  Quels sont les avantages pour toi, d’être une adhérente Wondermeufs ?

C’est le lien en fait, un lien hyper riche, qui est dans le soutien et l’énergie. J’y trouve un truc à la fois de confiance et de liberté. C’est un truc un peu informel qui s’est tissé entre nous toutes au fil du temps ou spontanément avec les nouvelles, et qui est tout le temps mouvant. En fait je le trouve un peu que là :  ce n’est ni de l’amitié, ni du réseau pro, c’est un mélange des deux ou les deux en même temps. C’est une alchimie un peu unique je trouve, dans ce collectif.

 

  Et comment t’investis-tu dans l’association ? As-tu une mission ou un projet spécifique au sein de l’assoce ?

Je suis un peu Madame Culture Club des Wondermeufs, et je veux vraiment pousser la dimension artistique et culturelle de l’asso. Pas forcément en développant des pratiques artistique au sein de l’asso, mais vraiment en travaillant sur le « soft power » c’est-à-dire comment la diffusion de l’art et la création peuvent amener les publics vers des changements  de regard, de conscience, participer différemment à notre société. Les Etats-Unis ont leur Hollywood pour soft-power, nous on a le Wonder’Fest..enfin c’est l’idée ! (rires)

 

Au-delà de tes activités au sein des Wondermeufs, tu es donc aussi l’organisatrice et la directrice artistique du festival annuel de l’Asso, le Wonder’Fest, dont c’est la 2eme édition le week-end prochain (6 et 7 avril à La Station). On en parle ? 

 

  Pourquoi un Festival chez les Wonder ?

Je suis convaincue qu’en étant ouvert à tous les public, pas qu’aux Wondermeufs, et en plus au travers de formes artistiques et festives, le festival sera un super moyen pour transmettre nos valeurs, notre joie aux gens. Des moments d’échange, de convivialité, de fête autour de l’art… Il faut vraiment développer ces temps-là !

 

  Quel est le thème de cette année ?

C’est la participation ! C’est un mot large mais en fait, toutes les questions actuelles, les débats avec les gilets jaunes, les évolutions du système démocratique en berne, etc., me font me poser beaucoup de questions en tant que citoyenne. L’art est d’une telle richesse en termes de médiation et de lien que j’ai voulu croiser ces deux sujets. C’est plus un thème en tant que “dispositif” dans le sens où toute la programmation a été construite en imaginant qu’à chaque fois que l’on propose une œuvre, une expo etc., on donne la possibilité au public d’interagir avec l’œuvre ou avec l’artiste, soit par des ateliers, soit en participant directement à la création. L’idée c’est d’empuissancer les publics et les spectateurs en leur faisant vivre quelque chose, pas juste en étant observateurs. D’éprouver le processus créatif, de se mettre à la place de l’autre. Je me dis que c’est un bon début pour développer la tolérance dans le débat!

 

  Mais  du coup c’est un festival plutôt artistique ou plutôt militant ?

Les deux mon capitaine ! (rires) « Militant », c’est un mot qui est un peu sur-connoté mais moi j’aime beaucoup cette connotation quand même. Oui c’est les deux en fait, car l’art est éminemment politique selon moi. Quand on créé quelque chose vraiment à partir de soi et son nombril, le fait d’oser cette expression sensible et  personnelle et de l’apporter au monde pour dire quelque chose de soi et du monde, c’est toujours politique! En tous cas, là, on est vraiment sur ces propos-là, politique au sens de questionner sa posture justement, de participer, de pas rester dans une posture subie et non réfléchie. Donc pour moi c’est vraiment les deux. On ne mettrait pas n’importe quel propos, n’importe quelle programmation dans le festival. A partir de ce moment-là, cela veut dire qu’il y a une forme d’engagement, donc oui, de militantisme, derrière.

 

 

  Peux-tu nous en dire plus sur le programme, les partenaires ?

C’est une programmation qui a été faite quasiment exclusivement avec des Wondermeufs qui montent sur scène, qui présentent leurs œuvres, etc. En plus nous avons comme partenaires et invités la super librairie Fiers de Lettres (big up les meufs!), Paillette qui est une jeune artiste, comédienne et chanteuse qui fait vraiment des choses de ouf, qui viendra faire un concert le samedi soir, et les Swing Cat qui feront une initiation au Swing le dimanche! Ensuite, on accueillera l’association Ademass, l’association Onde Plurielle qui a créé le festival Mas Amor por Favor et l’artiste Agathe Catel qui viendront présenter leur travail et des œuvres, et qui sont aussi nos partenaires. Et nous aurons aussi la chance d’accueillir la réalisatrice Nina Faure le dimanche.

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  Super programme ! Un « petit » truc en plus » pour nous donner « encore plus envie » de venir au Wonderfest samedi et dimanche ?

Y’aura pleins de trucs ! Vous allez danser, faire du théâtre, regarder des spectacles, jouer, traverser des expériences sensorielles, et vous enjailler sur de la musique live le soir ! On a voulu qu’il y ait vraiment plein de formes artistiques et de participation différentes pour que chacun s’y retrouve et ait envie de participer, de discuter, et aussi de bien manger ! Car ça ne coûte pas plus cher, de bien manger.

 

  Ah et l’entrée coûte combien ?

On a voulu faire un festival à prix libre, parce qu’on est conscientes que tous les publics n’ont pas la possibilité d’accéder à la culture, financièrement. L’inclusion, ça nous tient à cœur, et en même temps, l’art et la culture, ce n’est pas gratuit. Quand ça l’est, c’est que c’est subventionné, et nous on n’est pas subventionnées. Donc on a voulu mettre nos publics et visiteurs à contribution aussi parce que c’est une manière d’expliquer aussi comment le milieu de l’art et le milieu associatif peuvent fonctionner, mais sans limiter les gens qui n’ont pas beaucoup de revenus. Donc chacun fixe son prix en fonction de ce qu’il estime être le coût du travail, de la préparation d’un festival et de la présentation des œuvres par les artistes. Et si le coût qu’il estime est bien supérieur à ses revenus, on comprend tout à fait qu’il mette 1€, 2€ et on ne regarde pas à la dépense, chacun met ce qu’il veut en fonction de ses possibilités, mais c’est payant, à prix libre.

 

  Un petit mot de conclusion peut-être ?

« Comment a pu t-on en arriver là ?! » 🙂

 

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LES PARTENAIRES DU WONDER FESTIVAL

 

 

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