Ahhhhhhh …… Les stars hollywoodiennes en cinémascope, leurs décolletés ravageurs, leurs superbes chevelures déroulant de magnifiques boucles sur le blanc d’albâtre de leurs épaules dénudées…. Images glamour et un brin sexistes d’une époque révolue, pendant laquelle l’injonction faite aux actrices (aux femmes?) était « sois belle et tais-toi » !

 

Epoque révolue, vraiment ?

(Cette superbe affiche date de 1991)

 

Les héroïnes de cinéma parlent de leur époque

Or, nous avons tous des « role-models » (des références auxquelles nous nous identifions consciemment ou inconsciemment, et qui nous influencent sans parfois même que nous nous en rendions compte). Cela est particulièrement vrai pour les adolescentes: elle aiment copier les looks, les attitudes et adopter les valeurs de leurs idoles. Ainsi, les héroïnes de cinéma modèlent chaque génération de femmes (et d’hommes) et disent quelque chose de leur époque, qu’elles soient perçues comme des icônes ou des repoussoirs. Par exemple, lorsque j’étais jeune fille, j’étais quelque peu agacée par l’héroïne du film préféré de ma mère: Scarlett O’Hara dans « Autant en emporte le vent ».

 

Et en effet, le personnage incarné par Vivien Leigh est tout d’abord frivole et capricieux, voire égoïste. Elle renvoie de prime abord une image déplaisante. Cependant, face à l’adversité qui s’acharne sur elle, Scarlett va se révéler d’un courage et d’une pugnacité incroyable. Elle va finalement camper une femme indépendante et moderne, défiant tous les diktats de son époque pour vivre selon ses propres choix. Du coup, j’éprouvais une espèce de fascination/répulsion pour cette trop belle femme si apprêtée, qui néanmoins préfigurait la femme libre, tournant le dos aux carcans sociétaux.
Le test de Bechdel

Aujourd’hui, l’on pourrait se dire que le cinéma à fait évoluer l’image et l’importance de ses personnages féminins au gré de l’évolution de la société vers plus d’égalité des genres. Je me suis donc posé cette question  de l’image, ou de la place, des personnages féminins dans le cinéma, et je suis tombée sur  le « test de Bechdel« . Ce test a pour but principal de démontrer l’omniprésence des rôles masculins au cinéma, et le peu de place qu’il reste pour les femmes (pourtant en proportion d’êtres humains sur la planète, on est théoriquement autour du 50/50, pour ne parler que des personnes genrées de manière binaire).Normalement, le test est très facile à réussir, il suffit de remplir trois petites conditions :

  1. Qu’il y ait au moins deux personnages féminins
  2. Que ces deux personnages féminins aient une conversation toutes les deux
  3. Que le sujet de cette conversation ne soit pas un homme

Basique, non ?

 

 

Difficile à croire, mais la proportion de films passant ce test n’est devenue positive que très récemment, autour des années 2000. Et encore en 2018, si on ne prend que les dix films les mieux notés sur le site IMDb, seuls trois d’entre eux passent le test. Alors, pourrait-on se dire que les mentalités n’évoluent pas, ou peu ? Et peut-on dire que si l’image d’une femme séductrice, jeune, au physique avantageux, la plupart du temps blanche, (et occupant un panel étroit de métiers très genrés) revient aussi souvent dans l’inconscient collectif quand on pense « femme », c’est bel et bien parce que c’est l’image prédominante que l’on retrouve dans les films mainstream ?

 

Quelques archétypes récents
Notre Scarlett, ce personnage campé dans le lointain passé de la guerre de sécession américaine, a inspiré la génération des femmes nées dans les années 40/50 : nos mères et nos grand-mères. Lors de cette conférence, préparée en tandem avec ma fille Nolwy, nous vous proposons de nous intéresser à quelques autres archétypes féminins de l’évolution du cinéma américain et français, des années 50 à nos jours. Notre sélection illustrera, de façon forcément subjective, l’évolution de l’image de la femme dans le 7ème Art.
Informations pratiques
La conférence aura lieu à la Gazette Café samedi 27 avril de 18h à 19h15 environ.

 

La Gazette Café se trouve au 6 rue Levat, au cœur du nouveau quartier Saint Roch, face à la gare SNCF, à 500 mètres de la place de la Comédie à Montpellier.

 

Cette conférence ne fait pas partie du cycle « Wonderconférences », mais est proposée par l’association Sunrise. La prochaine Wonderconférence sera animée par Corinne Quercioli le 26 mai.

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